Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 18.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
343
notices bibliographiques

même que l’homme ; 2o des motifs empiriques les plantes possèdent une certaine sensibilité végétative que nous rencontrons surtout dans les radicelles des semences celles-ci se laissent affecter principalement par la gravitation, par le toucher, par l’humidité et par la lumière. Pour ne laisser aucun doute sur la sensibilité des plantes, citons encore les plantes sensitives, ainsi que les plantes insectivores qui la possèdent à un degré étonnant. La Mimosa pudica et la Drosera rotundifolia en sont des exemples frappants.

Point de vue métaphysique quant à l’âme des plantes. — Tous les corps matériels tant organiques qu’inorganiques ont pour base quelque chose d’immatériel. Ainsi dès qu’un corps agit sur un autre, celui-ci exerce une influence sur le premier par la résistance qu’il lui oppose nous pouvons par conséquent lui attribuer une activité propre, un moi. Comme maintenant la sensibilité et la résistance sont les traits caractéristiques des corps qui ont une âme, nous devons dire qu’il y a quelque chose d’analogue dans les plantes.

Nature de l’âme des plantes. — L’âme des plantes est une substance qui n’est pas essentiellement distincte de l’organisme. Si elle était indépendante, il faudrait supposer que la plante mère renferme autant d’âmes de plantes que de germes, ou bien que Dieu fournit une âme chaque fois qu’un organisme naît. L’opinion la plus probable est celle-ci : Comme la disposition des molécules est l’essentiel chez les plantes, l’âme n’est autre chose que le système des forces immatérielles résidant dans les molécules organiques et se correspondant réciproquement.

Relation de l’âme des plantes avec l’organisation. — Nous voyons que l’âme ne peut pas être la véritable cause de l’organisation ; elle est passive et non active. Il ne faut pas conclure de ceci que l’âme de l’homme ne puisse exercer une certaine influence sur le corps. Elle le fait, seulement nous ne savons pas jusqu’où cette influence s’étend. Il faut également attribuer à l’âme des plantes une certaine part des phénomènes de la vie, puisqu’elle est le primum movens des mouvements organiques, spontanés. La spontanéité est également un signe distinctif de l’âme, et, comme nous trouvons cette qualité dans la plante, nous devons conclure que ses mouvements sont dirigés par une âme, l’âme des plantes.

Toutes les actions, tous les phénomènes de la vie de la plante dépendent de son âme, car c’est elle qui commence et qui entretient le jeu des mouvements moléculaires, spontanés ; et le principe de l’organisation n’est pas une seule cause, mais une pluralité de facteurs qui doivent concourir pour produire les phénomènes de la vie.

L. Hamès.

Lorenz Fischer. — Der sogenante lebensmagnetismus oder hypnotismus. (Le magnétisme animal ou l’hypnotisme. Mayence, 1883).

Les phénomènes que nous classons sous le nom de magnétisme animal ont été l’objet d’une science déjà dans l’antiquité. Nous en trouvons des traces chez Zoroastre et, selon toutes les apparences,