Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 18.djvu/344

Cette page n’a pas encore été corrigée


NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


Lorenz Fischer. — Ueber das Princip der Organisation und die Pflanzenseele. (Le principe de l’organisation et l’âme des plantes), Mayence, Kircheim, 1883.

Dans ce livre M. Fischer expose dans leur ordre chronologique les différentes théories au moyen desquelles on a essayé d’éclairer ces points. Il en fait la critique et donne son opinion à lui, opinion qui ne manque pas d’intérêt.

Dès les temps les plus anciens, dit-il, les manifestations des êtres organisés ont toujours excité la curiosité de l’esprit humain ; mais de toutes les énigmes de la vie, c’est la vie elle-même qui en est la plus grande. Avant de chercher à la définir, rappelons que les traits caractéristiques qui distinguent les êtres organisés des êtres inorganiques sont : 1o la centralisation ; 2o la division systématique et l’action réciproque des organes ; 3o la forme ; 4o la naissance ; 5o la nutrition ; 6o le mouvement spontané. M. Fischer oublie un septième point, la mort. Jadis on a expliqué cette différence par l’hypothèse d’une matière vivante qu’on attribuait aux êtres organisés, mais cette hypothèse est abandonnée.

Essais d’explication des organismes. — Ici nous nous trouvons en présence de plusieurs théories : 1o la théorie idéalistique ou la théorie des types. Elle consiste à chercher dans la forme des êtres, le principe de leur organisation. Mais elle est condamnée parce qu’elle ne sait pas répondre aux questions suivantes : L’idée peut-elle exister en dehors de l’esprit ? L’idée peut-elle mouvoir la matière ? et enfin, où se trouvent les idées avant le commencement des organismes, et comment se procurent-elles les matières nécessaires à leur formation ?

2oLa théorie de la force vitale explique tout par une force particulière résidant dans les organismes. Cette théorie est insuffisante sous beaucoup de rapports ; où est, par exemple, la substance servant de : support à cette force mystérieuse ?

3o La théorie de l’âme imagine une âme substantielle, qui produirait non seulement des actions psychiques telles que le sentiment et Ia pensée, mais également des actions physiques telles que la croissance et la nourriture. La théorie de l’âme est encore plus insuffisante que les précédentes. Pour ne faire qu’une seule objection, que devient l’âme après la mort de l’organisme ?