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ANALYSES.e. beaussire. La liberté d’enseignement.

avec exactitude. L’Histoire comparée est une précieuse acquisition pour les travailleurs qui touchent au domaine de l’histoire ancienne ; elle résume sous une forme claire, facile, ensemble d’un travail compliqué, dont les résultats étaient dispersés de toutes parts ; elle présente ces mêmes renseignements dans un classement méthodique qui les met en valeur[1] ; elle retrace les discussions critiques auxquelles ont donné lieu les principales questions, et les tranche souvent d’une manière originale, qui mérite l’attention. Sur tous ces points nous nous accordons pleinement au sentiment de M. Réville.

Maurice vernes

E. Beaussire.La liberté d’enseignement et l’Université sous la troisième République. 1 vol.  in-8o, 360 pages ; Hachette, 1884.

Sous ce titre, M. Beaussire a réuni « quelques-uns des écrits qu’il a publiés et des discours qu’il a prononcés depuis douze ans sur les questions d’enseignement ». Ce livre peut être considéré comme faisant suite à La liberté dans l’ordre intellectuel et moral, ou tout au moins à l’une des études de droit naturel comprises dans cet ouvrage, celle qui concerne la liberté d’enseignement. Le philosophe qui posait avec éclat les principes et montrait ce qui devrait être dans une société idéale est devenu législateur ; il a lutté pour faire passer ses théories dans le domaine de l’application, cherchant à concilier la liberté d’enseignement et les droits de l’État, et c’est avec les lumières de la science et de l’expérience qu’il traite les problèmes soulevés dans ces dernières années par la réforme de l’instruction publique.

Il s’adresse, dit-il, aux esprits modérés, chez qui le zèle pour le développement de l’instruction est éclairé et sincère ; nos lecteurs sont évidemment dans les conditions requises, et nous ne pouvons que les engager à recourir au livre, qui offre le plus vif intérêt ; mais ici nous ne pouvons suivre l’auteur sur le terrain de la politique et de la pédagogie, et nous nous bornons à indiquer les chapitres qu’il a consacrés à la liberté de l’enseignement supérieur et de l’enseignement secondaire, aux internats, aux baccalauréats, à l’enseignement primaire supérieur, à l’enseignement secondaire des jeunes filles.

Ce qui intéresse tous les amis de la philosophie, ce qui est de notre domaine, c’est la partie traitant de l’éducation nationale par l’instruction morale et civique. Les Manuels, sous une forme modeste, sont des traités de philosophie élémentaire à l’usage des écoles primaires : bon nombre d’entre eux ont été composés par des philosophes de profession.

  1. Il est fort regrettable que le traducteur n’ait pas muni son œuvre d’un index détaillé, indispensable à la commodité des recherches. Un gros volume de 500 pages compactes avec une table des matières de trente lignes, c’est absolument insuffisant : cette maigre indication des chapitres n’est même pas reproduite en titres courants.