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Chap. III. Les croyances religieuses des Mésopotamiens sémitiques (Babyloniens et Assyriens).

Chap. IV. La religion dans la période pré-assyrienne.

Chap. V. La religion sous l’empire assyrien.

Chap. VI. La religion sous le deuxième empire chaldéen ou empire de Babylone.

Chap. VII. Caractère de la religion de Babylone et de l’Assyrie.

Chap. VIII. La religion de l’Yémen et celle de Harran comparées à celles de Babylone et de l’Assyrie.

Mêmes remarques sur ce livre que sur le précédent. M. Tiele déclare d’ailleurs que les matériaux qu’on possède ne permettent pas d’écrire une histoire proprement dite ide l’ancienne religion de Babylone et de l’Assyrie. Il faut signaler, d’autre part, la grosse question concernant l’existence dans la région babylonienne d’une civilisation non sémitique antérieure à celle des Mésopotamiens sémites. Au temps où M. Tiele écrivait son ouvrage pour la première fois, on était encore dans l’effervescence produite par la découverte du peuple des Soumirs et Accads et de tout un système particulier d’inscriptions propres à les faire connaître. On y pensa voir une couche de population ancienne, non sémitique, mais qui avait légué aux Sémites, survenus par la suite, la plus grande partie de ses rites et de ses croyances. Plus récemment, on a contesté l’ensemble de ces résultats en prétendant que ce qu’on avait pris pour les monuments littéraires d’une civilisation spéciale, n’était qu’un système d’écriture secrète, à l’usage du sacerdoce mésopotamien ; ainsi s’expliquerait que le système religieux des Soumirs-Accads ressemblât trait pour trait à celui des Babyloniens sémites. Au lieu d’une race non sémitique, léguant sa religion à une race sémitique, on aurait tout simplement une seule et même chose exprimée par deux systèmes scripturaires différents. M. Tiele, en surveillant le travail de l’édition française, a dû naturellement s’expliquer sur cette vue nouvelle ; il la rejette absolument. — Ainsi que dans le livre consacré à l’Égypte, les lecteurs trouvent dans le livre qui a la Babylonie-Assyrie pour objet le résumé très complet du travail accompli jusqu’à ce jour en ce difficile domaine. Je signalerai également la caractéristique que l’auteur présente de ce second groupe religieux. « Si l’on compare, dit M. Tiele, la religion de l’Assyrie et de la Babylonie à celle de l’Égypte, on remarqué de prime abord, qu’au milieu de toutes leurs différences et bien que chacune possède son caractère propre nettement accusé, elles appartiennent néanmoins à la même grande famille de religions et en forment deux branches, bien distinctes, mais se ressemblant à beaucoup d’égards… Toutes deux sont symboliques, théocratiques et monarchistes-polythéistes. » Toutefois « quelles que soient les analogies de la religion des Assyriens et des Babyloniens avec celle de l’Égypte, elle fut encore bien plus étroitement unie avec celles de la Phénicie, d’Israël, des Araméens, et elle forme avec ces dernières une branche particulière de la grande famille sémitique, branche qu’on peut appeler mésopo-