Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 18.djvu/321

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
317
ANALYSES.tielle. Anciennes religions, etc.

Chapitre VIII. La religion des Égyptiens depuis la chute des Ramessides jusqu’à la domination des Perses.

Chapitre IX. Caractère et résultats moraux de la religion égyptienne.

La compétence nous manque pour apprécier la valeur du détail ; nous ne nous aventurerons pourtant pas en disant que ce solide résumé nous offre la substance de ce que les études égyptologiques ont produit sur le chapitre de la religion. Tous les faits importants sont classés avec compétence et sûreté. Peut-être cependant n’échappera-t-on pas à l’impression d’un peu de lourdeur dans la marche de cet exposé ; les divers éléments sont bien éclairés, mais les grands traits, les caractères dominateurs, ne se détachent pas, semble-t-il, avec le relief qu’on désirerait. Dans les dernières pages, M. Tiele émet des considérations générales de beaucoup d’intérêt sur « l’idée fondamentale de la religion de l’Égypte ». D’après lui, cette religion « par son développement, n’est ni véritablement monothéiste, ni complètement polythéiste ; elle s’arrête au point où l’on s’efforce de concilier l’unité et la spiritualité de Dieu avec la multiplicité de ses manifestations, Elle marque le point de départ de ce mouvement qui, dans les anciennes religions des Sémites, atteignit son point culminant dans le monothéisme juif, D’un autre côté, par sa tendance au panthéisme, par sa riche mythologie, surtout par son théanthropisme, si l’on veut bien me passer ce mot, — le roi étant non seulement le dieu vivant sur la terre, mais tout croyant étant destiné à devenir, après sa mort, Osiris lui-même dans le royaume souterrain et un des génies lumineux qui accompagnent le dieu Ra dans sa course triomphante, — elle se rattache également aux religions aryennes. Elle est donc positivement une religion tant pré-sémitique que pré-aryenne, représentant à elle seule une époque où le sémitique et l’aryen ne s’étaient pas encore différenciés, Mais chaque religion a aussi son caractère propre, qui n’est déterminé, ni par les formes dans lesquelles elle se montre, ni par le degré de développement auquel elle atteint, mais par l’idée fondamentale qu’elle exprime, bien que cette dernière soit dans un rapport étroit avec cette forme et ce développement. L’idée fondamentale de la religion de l’Égypte, ce qui a le plus vivement frappé l’Égyptien dans l’univers et ce qu’il a le plus pleinement rendu dans sa théologie, c’est la vie dans son fond éternel et immuable, dans ses manifestations multiples et infinies. Sa devise est : vie, santé, bien-être ; c’est là le résumé de tous ses désirs. Le caractère indestructible de la vie, en dépit de toutes les puissances de la mort et de la destruction, c’est tout le contenu de sa foi, le fondement de toutes ses espérances. Ce fut là le grand dogme que devaient exprimer les symboles innombrables de la religion. »

Livre deuxième. La religion de Babylone et de l’Assyrie (p. 143-256).

Introduction.

Chap. I. Habitants de la Mésopotamie et sources pour la connaissance de leur religion.

Chap. II. La religion des Soumires Accads.