Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 18.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
263
delbœuf. — la matière brute et la matière vivante

de la vitalité propre des cellules enlève toute difficulté théorique à de semblables reconstitutions. »

Nous avons vu comment se créent les habitudes et, par suite, comment se sont formés les instincts, et l’automatisme réflexe.

Entre l’indifférence absolue (celle qui appartient à l’épargne disponible) et l’automatisme absolu (par exemple, celui du cœur ou des reins), il y a tous les degrés imaginables. Nous concevons que la matière indifférente puisse se remplacer sans peine, et, inversement, que celle qui sert de support aux connexions réflexes et instinctives ne se prête pas à une substitution. Nous pourrions donc, provisoirement du moins, considérer celle-ci comme étant le véritable noyau vital, la partie essentielle de l’individualité. Nous nous servons de ce mot noyau, parce que nous nous demandons si dans la cellule, et par conséquent dans les organismes unicellulaires, le noyau n’a pas cette importance ; si ce n’est pas en lui que gît la véritable unité permanente de ces individus minuscules ? On ne connaît pas la fonction du noyau. L’idée que j’émets n’a d’autre valeur qu’une simple conjecture. Toujours est-il que le noyau joue un rôle considérable dans les phénomènes de segmentation de la cellule.

J. Delbœuf.
(La fin prochainement.)