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tion comme un rapport spécial de causalité ; mais il s’est trompé sur d’autres points, parce qu’il a cru qu’il « fallait jeter par la fenêtre onze des catégories de Kant et ne conserver que celle de causalité ».

Helmholtz fait de la loi de causalité une loi purement logique identique à celle de raison suffisante ; d’un autre côté il fait valoir contre Mill que d’après les données de notre conscience, nous supposons en nous avec assurance un principe de liberté, indépendant de la loi de causalité, que la conscience naturelle ne peut jamais qu’avec peine nous faire rejeter. L’analyse de l’induction fournira les raisons qui empêchent d’accepter ces opinions.

Zeller conçoit le principe de causalité comme une loi générale de notre pensée qui nous oblige à rechercher les raisons des choses ; la volonté humaine est le seul exemple d’une force active qu’une expérience immédiate nous fait connaître. Il ne fait pas cependant dériver le principe de causalité de l’application aux représentations de la perception de la causalité donnée par la conscience ; mais une telle dérivation est la conséquence de ces affirmations.

Analyses. Brunhofer. — La conception du monde chez Giordano Bruno et sa destinée, exposition d’après les sources.

Wernecke réclame un chapitre sur la partie mathématique des écrits de Bruno qui joue un si grand rôle dans la question de l’infiniment grand et de l’infiniment petit.

Erdmann Benno. Additions de Kant à la Critique de la raison pure. 1881.

Réflexions de Kant sur la philosophie critique, 1er volume, 1re partie. Réflexions sur l’anthropologie.

Les additions, au nombre de 200 environ, sont des notes marginales recueillies sur l’exemplaire de la Critique qui a appartenu à Kant.

Les réflexions sont des notes écrites par Kant sur son exemplaire de la Métaphysique de Baumgarten. Ces deux publications méritent, dit Vaihinger, l’attention de ceux même, qui ne s’occupent pas directement des questions philologiques et des interprétations auxquelles peut donner lieu le texte de Kant.

Müller F.-A. L’axiome de la psychophysique et l’importance psychologique des essais de Weber (Marburg, 1882).

Ce livre, signalé par M. Delbœuf dans la préface de son dernier ouvrage sur la psychophysique et par M. Tannery dans la Revue philosophique, est une critique faite au point de vue kantien des travaux de Weber, de Fechner, de G. E. Müller et de Delbœuf.

Schneider. La volonté animale. La volonté humaine du point de vue du darwinisme. James Sully et G. v. Gizycki qui analyse le premier de ces livres en font grand cas. Mais Gizycki ne saurait juger aussi favorablement le second, qui dénote une ignorance presque complète de la psychologie anglaise.

Uphues. Fondements de la logique, traités d’après les discours de Richard Schute sur la vérité (Breslau, 1883).