Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 18.djvu/228

Cette page n’a pas encore été corrigée


NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


James Darmesteter. Essais orientaux. Paris, A. Lévy, 1883 (1 vol.  in-8o de 279 p.).

Notre collaborateur a réuni dans ce volume sept études d’inégale étendue et importance, dont plusieurs ont déjà été publiées sous une autre forme.

La première, inédite (p. 1-103), est intitulée De la part de la France dans les grandes découvertes de l’orientalisme moderne. Avant de succéder à M. Renan et à M. Mohl dans les fonctions de rapporteur de la Société asiatique, M. J. Darmesteter a voulu montrer à un public plus étendu qu’il se mouvait avec une grande sûreté dans le vaste champ de l’érudition orientale. Il a abordé son sujet, le titre seul l’indique, par un côté qui ne peut manquer d’intéresser le plus grand nombre, « Si nous avons, dit l’auteur, la curiosité de nous demander d’où sont venues les découvertes décisives qui ont constitué l’orientalisme moderne et quelles sont les mains qui ont fourni à la science la matière nouvelle sur laquelle elle opère à présent, ce sont presque partout des noms français que nous trouvons à l’origine. Les grandes civilisations dont la résurrection a fait ia gloire de la science moderne sont, dans l’ordre des découvertes qui les ont révélées ou éclairées, celles de la Perse ancienne, de l’Inde ancienne, de l’Égypte, de l’Assyrie et du Cambodge. La Perse ancienne, l’Égypte, l’Assyrie et le Cambodge ont été révélés au monde par des Français ; si l’Inde ancienne a été retrouvée par l’Angleterre, dans l’œuvre de restauration c’est un Français, Burnouf, qui a laissé la trace la plus profonde. »

Cette exposition large, solide, animée ne prête pas à beaucoup de remarques. Nous nous bornerons à deux. M. Darmesteter termine ce qui se rapporte à la Perse par l’indication des deux écoles qui se disputent l’influence, l’école traditionnaliste et l’école étymologisante. « L’unité, dit-il, aurait pu se maintenir si Burnouf avait eu des disciples en France ; mais il mourut sans laisser d’héritier sur le domaine iranien ; son héritage passa tout entier à l’Allemagne, et la France, se contentant de la