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Il est arrivé à ce résultat : que nos représentations, du temps, comme les autres sensations et représentations sont influencées par les impressions passées appartenant au sens d’un même domaine ; qu’un temps court fait paraître le suivant encore plus long, un temps long le suivant encore plus court. Il recherche aussi si la loi psychophysique est valable dans le domaine du sens du temps et il répond négativement.

M. Friedrich. La méthode pour les recherches sur l’aperception. Dans ce court article, l’auteur répond à des critiques adressées à son travail, Sur l’aperception des représentations simples et composées, par MM. Tigerstedt et Bergqvist, qui sont arrivés à des résultats différents.

J. Merkel. Sur les rapports de temps dans l’activité volontaire. Expériences pour déterminer le temps nécessaire au choix à faire dans des circonstances plus ou moins compliquées. Suivant la méthode accoutumée dont il a été plusieurs fois rendu compte (en particulier, novembre 1882, p. 579, et mai 1883, p. 575 et suivantes) on détermine : 1o le temps nécessaire à la réaction simple ; 2o le temps du discernement ; 3o le temps du choix. Il est impossible d’exposer en détail les expériences qui ne sont guère compréhensibles que avec les nombreux tableaux qui les accompagnent. Nous donnons, d’après l’auteur, le résumé des résultats :

1o Le temps du choix (Wahlzeit) chez tous les sujets/quand on monte de 2 à 10 impressions (entre lesquelles on doit choisir pour réagir), subit un accroissement parallèle au nombre des impressions : cet accroissement est beaucoup plus rapide au commencement qu’à la fin.

2o Le temps du choix présente des différences individuelles chez les divers sujets elles croissent remarquablement jusqu’à 5 impressions ; puis diminuent et, en approchant de 10, disparaissent presque entièrement.

3o Par une longue habitude, le temps du choix diminue quel que soit le nombre des impressions entre lesquelles il faut choisir et il diminue d’autant plus que ce nombre est plus grand ou que le temps primitif est plus long.

4o Dans le cours d’une journée, l’influence de l’habitude est plus grande au commencement qu’à la fin des expériences ; en règle générale, les premières recherches d’un jour donnent un temps plus long que les dernières du jour précédent.

5o Les minima dans le temps du choix présentent des différences individuelles chez tous les sujets pour 2, surtout pour 5 et 10 impressions.

6o Les variations moyennes montrent en général un accroissement déterminé, jusqu’au moment le temps du choix devient lui-même extrêmement rapide.

L’auteur montre la concordance de ces expériences avec la théorie physiologique développée par Wundt dans divers ouvrages et en particulier dans sa Psychologie physiologique (théorie de la volonté).

Ce fascicule contient en outre la première partie d’une étude de M. E. Krœpelin sur La psychologie du comique. Nous en rendrons compte quand elle sera complètement publiée.