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partie de la flexibilité plastique de la catalepsie, en même temps qu’il présente un commencement d’hyperexcitabilité. Les auteurs pensent que cet état mixte ressemble de tous points, sauf par son caractère transitoire, à l’état cataleptiforme que Charcot et Richer ont récemment décrit. c. Le somnambulisme : pression du vertex, et excitation mécanique très intense d’une partie quelconque du corps.

Le passage de l’une à l’autre phase de l’hypnotisme peut s’obtenir en se servant du même stimulant, dont on varie le degré d’intensité. Cette règle s’applique à toutes les espèces de stimulants, lumineux, acoustiques, mécaniques, etc.

3o  Méthodes pour produire la cessation des diverses phases de l’hypnotisme : a. Répétition du stimulant qui a provoqué la phase dans laquelle le sujet se trouve. Ce phénomène curieux avait été déjà observé par Dumontpallier (Gazette médic. de Paris, 1882). Le sujet tombe aussitôt dans l’état qui précède celui où il se trouve. Ainsi, quand on a fait cesser la phase somnambulique, la phase de catalepsie apparaît, et, quand celle-ci a cédé aux moyens appropriés, c’est la léthargie qui se montre. Les auteurs n’ont jamais obtenu la succession complète des trois phases, mais simplement le passage de l’état cataleptique à l’état léthargique. b. Les stimulants thermiques. Cette observation est nouvelle ; nous ne croyons pas qu’on se soit occupé en France de l’action de la chaleur sur les phases hypnotiques. L’eau tiède, froide, et la glace font cesser l’hypnotisme dans toutes ses phases et produisent un état de relâchement, de résolution, d’inexcitabilité musculaire en rapport avec l’intensité de l’agent thermique et la durée de son application. Le malade, au sortir de cet état, tombe toujours dans l’état léthargique. On peut, en faisant l’application froide sur un seul côté du corps, ne supprimer les phénomènes hypnotiques que dans ce côté et obtenir ainsi une hémiléthargie ou une hémicatalepsie, etc.

Caractères différentiels de l’état des fonctions dans les trois phases hypnotiques. — L’état léthargique présente les caractères suivants :

a. Pour le mouvement : hyperexcitabilité neuro-musculaire, et contracture cessant par l’excitation des muscles antagonistes ; exagération des réflexes tendineux, et diffusion aux autres groupes musculaires ; exagération du réflexe du pied, du coude, etc. ; facile production de la contraction musculaire paradoxale de Westphall ; réaction des muscles sous l’influence de l’aimant ainsi un aimant placé à 3 centimètres de la main produit d’abord de légers mouvements de flexion, puis une flexion complète des doigts, de la main, de l’avant-bras et enfin le soulèvement complet du membre.

b. Pour la sensibilité dans les formes profondes, anesthésie de tous les sens, excepté de l’ouïe, dont la finesse est exquise ; dans les formes moins profondes, permanence discrète des fonctions sensorielles. Un fait curieux, c’est que les sens se réveillent très nettement quand on produit l’hémicatalepsie. Permanence de l’hyperesthésie des ovaires.

c. Pour la respiration : les mouvements sont profonds, plus fréquents