Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 17.djvu/341

Cette page n’a pas encore été corrigée


NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


L. Liard. Logique, in-18. Paris, Masson. 1884.

La Logique que M. Liard vient de publier est une partie d’un cours de philosophie à l’usage des classes, qu’il prépare en collaboration avec M. Victor Egger ; les trois autres parties paraîtront un peu plus tard.

L’auteur de la thèse sur les Définitions géométriques et les Définitions empiriques et du remarquable ouvrage sur les Logiciens anglais contemporains était tout naturellement désigné pour une pareille tâche. Son œuvre est celle qu’on pouvait attendre d’un tel philosophe. On y retrouve ses qualités ordinaires : un savoir étendu et une parfaite clarté, qui, dans la foule des détails, sait négliger l’accessoire et mettre en vive lumière les points importants. De l’ancienne logique, M. Liard a gardé tout ce qui mérite encore d’être enseigné ; de la nouvelle, il a pris tout ce qui est assez incontestable pour passer dans l’enseignement élémentaire. On ne saurait trop louer la belle ordonnance de l’ouvrage et l’ordre rigoureux auquel l’auteur s’est assujetti ; il enseigne la logique comme il faut l’enseigner, par l’exemple autant que par les préceptes.

Écrivant un livre à l’usage des classes, M. Liard s’est souvenu que le savoir ne suffit pas, qu’il faut le mettre à la portée du public particulier auquel il s’adresse : on sent la main du professeur habile et expérimenté dans ces expositions aisées et précises, où tout est calculé pour saisir l’attention et la fixer. Rien de plus essentiel, mais rien de plus rare, que cette sorte de mise au point, qui sait présenter la science sous le jour le plus favorable et trouver accès auprès des jeunes esprits. L’auteur de la nouvelle Logique s’est moins préoccupé d’approfondir toutes les questions et de résoudre toutes les difficultés que de bien dire, sur chaque point, tout ce qui est essentiel. Son livre s’adresse également à tous les élèves ; les meilleurs comme les moins bons en tireront profit. S’il convient de pousser plus loin l’étude de certains sujets, lorsque l’auditoire, variable d’année en année, comporte de plus amples développements, c’est une question dont le professeur doit toujours rester seul juge. Le livre, qui est entre les mains de tous, marque le niveau moyen de l’enseignement et doit se borner au strict’nécessaire.

Il est intéressant de constater les modifications qu’a subies depuis quelques années dans notre pays l’enseignement de la logique. Il y a