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spection future. L’important était d’attirer l’attention sur ces « parties transitives » du cours de la pensée que les psychologues, même les plus autorisés, ont trop oubliées.

J.-S. Haldane. Vie et mécanisme. — Le but de cet article est d’établir que, dans les phénomènes vitaux, la catégorie qui doit servir à les comprendre n’est pas celle de cause à effet, mais celle de réciprocité d’action. — Sous beaucoup de rapports que l’auteur énumère, l’organisme vivant et une machine sont comparables ; mais, entre eux, il y a un autre point de différence : il consiste dans la possibilité qu’a l’organisme d’adapter ses actions à des circonstances inaccoutumées. L’auteur rappelle à ce sujet les recherches de Darwin sur les vers de terre et le choix qu’ils font des matériaux propres à boucher leur trou. — Cette adaptation se voit même dans les tissus, lorsqu’ils tendent à réparer une blessure, surtout chez les animaux inférieurs, — Ces faits cependant ne nous conduisent pas à admettre dans l’organisme l’existence de phénomènes tout à fait différents de ceux du dehors. Une pierre, dans quelque direction qu’elle soit lancée, tend toujours vers la terre ; le ver adapte aussi ses actions, quelles que soient les circonstances ; sa conduite est analogue à celle de la pierre. Il faut donc admettre qu’il y a quelque force extérieure qui agit sur lui, et, en agissant sur l’organisme, elle le détermine à réagir sur son milieu d’une certaine manière.

Cette réciprocité d’action n’a pas lieu seulement entre l’organisme et son milieu, mais entre les diverses parties de l’organisme entre elles. Il n’est pas du tout nécessaire pour cela d’admettre une force vitale, mais seulement l’insuffisance d’une explication par la seule catégorie de cause à effet.

L’auteur consacre le reste de son article à appliquer sa conception à quelques questions biologiques. Le réflexe ne peut être attribué au pur mécanisme que superficiellement, parce qu’il suppose dans certains cas une adaptation qui a dû être apprise. De même pour certaines conditions pathologiques du corps humain : une machine ne se répare pas d’elle-même, tandis que nous voyons, par exemple dans les lésions valvulaires où le travail du cœur est augmenté, cet organe s’hypertrophier. Quand un rein est détruit, l’autre s’hypertrophie de même et fait une double besogne. La conception courante conduit à des idées fausses en thérapeutique, où l’on ne comprend pas toujours que le remède doit aider le processus de restauration ; ainsi agit la digitale en habituant le cœur à se contracter avec force. Dans l’acte de la perception, tout n’est pas mécanique, il y a une adaptation.

Shadworth H. Hodgson. La méthode métaphysique en philosophie. — Dans la première partie, l’auteur expose brièvement la situation philosophique depuis Kant jusqu’à nos jours. Dans la seconde, il soutient la nécessité d’une méthode métaphysique. Il y a d’abord la connaissance vulgaire telle qu’elle est donnée par le sens commun. Puis vient la mé-