REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS
Grant Allen. Idiosyncrasie. — Ce terme indique bien que chaque individu tient de ses parents et des lignées qu’ils représentent une syncrasie, mais que les divers éléments se mélangent en lui d’une manière propre. Après avoir rappelé la complexité : du problème de l’hérédité pour chaque cas individuel, l’auteur pose la question qu’il veut principalement traiter et qu’il expose sous les formes suivantes, qui sont trois aspects divers du même problème : Comment se sont formées les grandes races de l’humanité ? Comment se forme le génie chez les individus ? Comment se fait le progrès général dans une race ? — Il n’y a que deux manières possibles de répondre à la question : Dire, avec Darwin, par variation spontanée (petites circonstances physiques qui modifient l’individu dans son germe). Répondre, avec Spencer, par accroissement fonctionnel (effet de l’exercice et de circonstances variables pendant la vie consciente). La deuxième réponse seule est acceptable, Qu’on remarque, en effet, combien il est impossible et invraisemblable d’expliquer par variation spontanée la genèse et l’évolution d’un système nerveux. Comment un œil, même rudimentaire, comme celui de l’Amphioxus, pourrait-il être produit par une série d’accidents individuels ? Comment par des causes physiques « accidentelles » expliquer la naissance d’un homme de génie ? Dira-t-on qu’on voit quelquefois un amandier produire par variation spontanée une branche où il pousse des pêches ? Mais c’est là un fait parfaitement explicable par réversion ; il n’en est pas de même dans notre cas.
Examinons maintenant l’autre hypothèse, qui, au lieu de faire dépendre l’homme des accidents de physique moléculaire qui se passent dans les spermatozoïdes et dans l’ovule, le fait dépendre des faits et gestes de ses ancêtres. Prenons des sociétés sauvages peu différenciées : une tribu pèche, l’autre chasse, etc., depuis des siècles, Chacune a du acquérir dans son genre une grande habileté. Mais si une tribu maritime, par exemple, contracte des mariages avec une tribu de l’intérieur, l’enfant pourra contenir en lui et reproduire des acquisitions nouvelles, dues à ce qu’il réunit en lui les points forts de ses deux lignées de parents,
