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La filosofia delle scuole italiane.
Gennaio-Gunio, 1883.

A. Macchia. Pensées de philosophie (2e lettre à un étudiant). — Cet article a pour objet le livre de Cesca sur Spencer, On y cherche en quoi consiste précisément la relativité du savoir humain et si les raisons qui s’y rattachent dans ce livre sont concluantes. La réponse est négative, et, selon nous, c’est elle qui est peu concluante.

B. Labanca. Vertu et nature (1er article). — La morale aristotélique base la vertu sur la nature ; la morale stoïcienne l’en éloigne ; le chritianisme la lui oppose ; la morale épicurienne la met au-dessous, La morale moderne, avec Kant, oppose de nouveau la vertu à la nature, et avec Helvétius, la place au dessous. Ce sont là des morales abstraites : la vertu doit être superposée à la nature, et il nous faut une morale concrète, qui mette l’homme en relation intime avec la nature. Les difficultés du problème sont supprimées par la méthode historique. Pour cette méthode, notre nature primitive n’est ni morale ni immorale, mais amorale : elle se réduit à un conflit d’aptitudes, soit physiques, soit psychiques, soit individuelles, soit sociales, soit sensuelles, soit intellectuelles, et ni bonnes ni mauvaises moralement : le bien et le mal moral dépendent de notre intention. C’est là ce que n’ont pas compris ceux qui ont placé parmi les phénomènes pratiques et primitifs de l’homme les affections, les passions et la volonté, et qui ont classé ces phénomènes en moralement bons et en moralement mauvais.

T. Mamiani De l’hypothèse darwinienne et de sa transformation en d’autres beaucoup plus admissibles. L’école de Darwin a développé sa doctrine dans le sens d’une unité systématique qu’elle n’avait pas tout d’abord dans la pensée du maître. Ainsi toutes les espèces furent par eux déduites d’une seule se transformant en une infinité d’autres et allant du protococcus aux singes anthropoïdes et à l’homme, M. Mamiani refuse absolument à la science le pouvoir de déduire de la nature inorganique le rudiment initial de l’organisme, la formation de la cellule embryonnaire. Il triomphe trop facilement de la difficulté qui a jusqu’ici arrêté les nombreux et savants expérimentateurs du protoplasma, de celle qui nous empêche encore de rattacher exactement les espèces existantes à leurs antécédents, par exemple, le singe à l’homme. Le plus considérable élément de discontinuité lui paraît l’être raisonnable. Il reproche, bien à tort, aux darwinistes d’avoir négligé l’examen de ce haut principe spirituel qui met l’homme à part dans la nature. La vérité est que ces philosophes ont simplement essayé d’en expliquer l’origine naturellement.

L. Ferri. Osservazionti sopra une bambina, Des fäits observés chez ses deux petites filles, Berthe et Eléna, lui paraît résulter une vérité déjà remarquée par M. Bernard Perez (La psychologie de l’enfant, 2e édition, p. 369 ; L’éducation dès le berceau, p. 124), c’est que le