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ANALYSES. — MOSSO. Sulla circolazione del sangue.

où il existait une philosophie catholique ? Pourquoi la philosophie traditionnelle est-elle un fantôme, une impuissance, un non-être, une contradiction dans les termes ?

Ch. Secrétan.

Angelo Mosso. — Sulla circolazione del sangue nel cervello dell’uomo. Ricerche sfigmografiche. In-4o, 126 pp.  Salviucci, Roma, 1880.

Parmi les très importantes questions de physiologie traitées dans ce livre par le Dr Mosso avec autant de science que de talent, il en est qui intéressent la psychologie. Quel est l’état de la circulation du sang dans le cerveau durant le travail intellectuel ? Quel est l’état de cette même circulation durant le sommeil ? Quelles sont les conditions physiques de la conscience ? (Ch. IV, V, VI et XIII de l’ouvrage.) Voilà des points qui doivent attirer l’attention du psychologue.

M. Mosso a eu la rare bonne fortune de pouvoir directement étudier sur l’homme la circulation du sang dans le cerveau. En effet ses expériences ont porté sur des sujets dont le cerveau avait été découvert à la suite de pertes de substance osseuse assez considérables vers la région frontale, — Ici, il ne sera sans doute pas inutile de rappeler brièvement les principes de physiologie qui expliquent l’étude du Dr Mosso. Par la contraction ou systole de son ventricule gauche, le cœur chasse le sang dans l’artère aorte ; de l’aorte, le sang passe dans les artères qui vont à tous les organes du corps et par les veines revient au cœur ; cette circulation se fait, comme le mouvement d’un liquide quelconque, grâce aux différences de pression du sang dans les diverses parties du système vasculaire. L’arrivée du sang dans une branche du système constitue le pouls : le pouls est la diastole ou dilatation artérielle, isochrone à la contraction cardiaque. Suivant qu’il entre plus ou moins de sang dans un organe, le pouls prend tels ou tels caractères, et l’organe subit des changements de volume. Normalement donc, le cerveau subit des variations de volume dues à des variations dans la quantité de sang qu’il reçoit ou qu’il laisse sortir, sous des influences diverses. On conçoit aisément que, quand le crâne est ouvert et le cerveau mis à nu, ces variations de volume deviennent, aux points où il y a brèche, des mouvements d’expansion et de retrait, sensibles au doigt et à la vue. Il faut ajouter qu’il est aujourd’hui bien démontré que les observations faites sur le cerveau mis à nu sont rigoureusement applicables au cerveau enfermé dans le crâne intact.

Ce n’était pas, pour un physiologiste habile et ingénieux, tel que le professeur Mosso, une difficulté expérimentale bien grande d’étudier chez les sujets qu’il avait à sa disposition et d’enregistrer les mouvements cérébraux, à l’aide de la méthode graphique.