appétits, rapporté la classification des passions de Bossuet, et tiré de tout cela quelque conclusion morale ou édifiante[1], ils avaient donné le dernier mot de la psychologie sur les phénomènes de sensibilité. Ils comprenaient même souvent sous ce titre l’étude des sensations comme phénomène de connaissance, ce qui impliquait une erreur capitale sur la nature même des phénomènes étudiés. Le traité de M. Sergi appartient évidemment à une époque scientifique tout autre ; on s’aperçoit en le lisant qu’une révolution s’est faite dans la psychologie depuis les travaux de l’école anglaise, ceux du regretté Dumont et de M. Bouillier, en ce qui concerne la connaissance des phénomènes affectifs de la nature humaine. Il commence par donner une exacte caractéristique des faits de cette classe, en rappelant que dans la sensation le troisième élément, la tonalité, en est le trait essentiel. Il cherche ensuite la nature du plaisir et de la douleur ; il discute les principales théories émises à ce sujet, compare les sentiments au point de vue de leur intensité et de leur durée apparente, discute les rapports du sentiment et de la représentation, et montre l’évolution du sentiment dans l’humanité. La classification des sentiments, accompagnée de l’étude successive des sentiments individuels, individuels-sociaux et sociaux, occupe près de cinquante pages des plus pleines et instructives mais ce qui est absolument nouveau, c’est le chapitre qui suit sur les sentiments esthétiques (p. 499-546) nous ne pouvons en donner une idée plus exacte qu’en reproduisant ici le sommaire tout entier :
- ↑ Un manuel dont la quinzième édition a paru en 1875 conclut une étude en huit pages de la sensibilité par cette réflexion que les instincts pervers de l’homme témoignent de notre déchéance originelle. Sur les huit pages, deux sont consacrées à la perception, fait intellectuel.