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L’EDUCATION PLATONICIENNE


SECOND ARTICLE[1]

IV

LA LOGISTIQUE ET LA MÉTRÉTIQUE


Avant d’examiner dans le détail sur quelles matières devait rouler l’enseignement scientifique dans le programme platonicien, il convient de distinguer nettement entre les connaissances réservées pour le second degré et les notions élémentaires qui font partie du premier.

Lorsque Platon parle de celui-ci, au VIIe livre des Lois, il se garde de profaner les noms des sciences que n’abordera pas le commun des élèves, mais seulement une élite soigneusement triée ; il ne dit donc pas l’arithmétique, il parle des λογισμοὶ (809, c) ; il ne dit pas la géométrie, mais la μετρητικὴ μήκους καὶ ἐπιπέδου καὶ βάθους (817, e) ; l’astronomie est de même réduite à la connaissance τῆς τῶν ἄστρων περιόδου, c’est-à-dire à celle du calendrier.

S’il est inutile que nous nous arrêtions sur ce dernier sujet, il n’en est pas de même pour les deux premiers, d’autant que la distinction, déjà établie du temps de Platon, a été rigoureusement observée pendant toute l’antiquité entre la science théorique, apanage du petit nombre, et les connaissances pratiques indispensables pour les besoins de la vie en général ou pour l’exercice de certaines professions particulières.

Ainsi la logistique, c’est-à-dire l’enseignement du calcul et des procédés à suivre pour la solution des problèmes numériques, a toujours été isolée de l’arithmétique. Ce dernier terme, chez les Grecs, est donc loin de désigner le même objet que chez les mo-

  1. Voir le No de novembre 1880.