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périodiques.La filosofia delle scuole italiane.

sions est inévitable pour expliquer la perception et que la science ne doit pas l’abandonner, mais chercher une autre méthode plus conforme à l’expérience qui puisse le faire accorder avec les faits. Mais il faut penser que la nécessité d’un tel postulat ne nait que d’une supposition fort ancienne déjà et directement contredite, elle aussi, par les faits. Cette supposition est que, entre les choses étendues, il n’existe que des rapport mécaniques ou des rapports de continuité dans l’espace. »

Que la physiologie se dépouille donc de toute opinion préconçue, qu’elle retourne à l’examen des faits, elle pourra se passer, pour expliquer la perception, de la théorie des impressions. « Nous disons que la conscience s’affirme tout d’abord comme une relation dans l’espace entre des choses étendues. Ceci n’est pas une hypothèse, mais un fait, et c’est seulement en analysant ce fait que la physiologie du système nerveux ne sortira pas de l’étendu et pourra nous donner une doctrine scientifique de la connaissance. »

Dans les livraisons d’avril, de juin, d’août et d’octobre, nous trouvons quatre lettres de M. Mamiani adressées à M. J. Turbiglio sur la Psychologie et la critique de la connaissance.

M. Mamiani critique la théorie de Kant sur la nature de la connaissance. Le criticisme ne laisse connaître à l’homme que des apparences ; il enlève toute réalité aux choses et remplace l’objet réel par une ombre vaine. Encore faudrait-il que cette ombre apparut à un être concret ; si le moi n’est, lui aussi, qu’un phénomène, on tombe absolument dans l’inintelligible. La théorie de Hume sur la cause est également erronée. Reconnaître dans la pensée comme dans la perception une double énergie, l’une intérieure et l’autre extérieure et communiquée, voilà un véritable progrès dans la science de l’esprit. La philosophie de M. Mamiani maintient et démontre, d’après lui, que l’énergie intérieure et extérieure, bien que saisie pour ainsi dire plutôt que sentie, ne le cède en évidence certaine, positive et immédiate à aucune autre forme de réalité et d’intuition.

Les théories de M. Mamiani sur la passivité, l’appréhension, l’inhérence, ont déjà été exposées dans la Revue philosophique ; il n’y a donc pas lieu de s’y arrêter longuement. M. Mamiani les emploie encore ici à défendre ses opinions favorites et à repousser les opinions rivales, le subjectivisme, l’associationisme de Mill, la puissance de l’hérédité, l’invasion de la biologie dans le domaine psychologique, etc., en se fondant sur une observation psychologique plus exacte, plus compréhensive, croit-il, que celle de ses adversaires, et qui embrasse le fait de conscience dans sa réalité complète.

Dans la livraison de juin, nous trouvons encore un article de M. Pasquale d’Ercole sur « la Psychologie positive de Robert Ardigò ». C’est un examen du livre déjà connu de nos lecteurs, La psychologie comme science positive. Les points examinés par M. Ardigò, dit M. Pasquale, d’Ercole, sont les suivants : 1o la connaissance scientifique, 2o la matière et la force dans les sciences naturelles, 3o l’esprit et la con-