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h. lachelier. — l’enseignement de la philosophie

particulières en général, comme celles-ci se comportent à l’égard de l’ordre de phénomènes dont elles s’occupent. La philosophie en un mot est la science des autres sciences. Pour M. Wundt comme pour Fichte c’est la doctrine de la science. À ce titre elle a un triple objet.

1o Chercher d’abord à déterminer les règles ou normes générales de la Pensée.

2o Examiner l’origine de notre connaissance et rechercher les concepts généraux dont relève l’ensemble des sciences particulières.

3o Déterminer les méthodes que la Pensée emploie, soit pour exposer les connaissances qu’elle possède déjà, soit pour en acquérir de nouvelles.

Un cours de Logique générale peut donc se diviser en trois parties.

1o Logique formelle,

2o Théorie de la Connaissance,

3o Théorie des méthodes.


Première division.

La Logique formelle a pour but de déterminer quelles sont les opérations de la Pensée qui permettent à l’homme de former des concepts, de juger, de raisonner. La Logique doit donc : 1o déterminer les propriétés générales de la Pensée Logique ; 2o expliquer par ces propriétés la formation des concepts, le jugement, le raisonnement. (La pensée, aux yeux de M. Wundt, doit être conçue comme une activité, un pouvoir d’unir et de désunir. Son action logique consiste d’abord à décomposer les données que la représentation sensible nous fournit en bloc, et à former ainsi des concepts qui ne correspondent à aucune représentation particulière. Les sens nous font percevoir par exemple un homme marchant ; la Pensée tire de cette représentation le concept d’homme et le concept de marche. Le travail de décomposition de la pensée se joint donc toujours à un travail d’unification. La pensée sépare les éléments d’un grand nombre de représentations pour les unir en un petit nombre de concepts. La pensée isole pour relier ensuite.)


Deuxième division.

La seconde partie de la logique a pour objet la connaissance.

1o M. Wundt commence par une exposition rapide et une critique sommaire des quatre grands systèmes de la connaissance : l’empi-