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h. lachelier. — l’enseignement de la philosophie

semaine, quelquefois quatre, comme le grand. Souvent encore le cours accessoire est remplacé par une conférence, où le professeur s’entretient librement avec les étudiants qui font de la philosophie une étude spéciale et leur fait faire des leçons sur les matières traitées dans le cours du précédent semestre. La plupart des professeurs influents donnent à leurs élèves de six à dix heures par semaine. N’oublions pas, il est vrai, que ces heures sont de trois quarts d’heure.


II


Écoles philosophiques dans l’enseignement universitaire allemand.

Nous avons dit que les professeurs auxquels est confiée l’éducation philosophique de la jeunesse allemande n’ont aucun programme officiel à remplir. Les examens leur laissent la plus grande liberté ; la seule obligation qu’ils leur imposent est de consacrer au moins un de leurs cours chaque semestre à l’exposition de toute une des parties de la philosophie ; il faut en effet que dans toute Université les étudiants trouvent le moyen de se préparer sur l’ensemble des sciences philosophiques. Mais, cette restriction faite, tout professeur est libre du choix de son sujet et de sa méthode d’enseignement. Ce qu’il enseigne c’est sa philosophie. Souvent un cours n’est qu’une espèce de résumé d’un ouvrage que le professeur simplifie, éclaircit met à la portée de toutes les intelligences. Ainsi Zeller expose à Berlin ses études de philosophie ancienne, Wundt à Leipzig sa Psychologie et sa Logique ; Kuno Fischer à Heidelberg son Histoire générale de la philosophie et sa Métaphysique hégélienne. L’enseignement de chaque professeur n’est pas différent des études qui occupent toute sa vie.

Il serait donc important de faire une classification exacte des écoles auxquelles appartiennent les différents professeurs ; ce serait le seul moyen de donner une idée exacte de l’état de l’enseignement philosophique allemand. Une classification complète est malheureusement presqu’impossible parce qu’il n’y a plus en Allemagne d’écoles définies. Bon nombre de professeurs ne relèvent que d’eux-mêmes, et ceux qui se donnent pour disciples de telle ou telle école, usent à l’égard des idées de leur maître de la plus grande liberté. Un hégélien ressemble souvent fort peu à un autre hégélien, et beaucoup de néo-kantiens seraient facilement pris pour des ennemis déclarés du Kantisme. Il serait donc à peu près vain de vouloir diviser l’enseignement des uni-