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diaques en activité et produit un arrêt. Tout ceci n’a pas une portée psychologique immédiate ; mais voici qui nous touche plus.

C’est un fait bien connu que l’excitabilité réflexe de la moelle augmente, quand elle est soustraite à l’action du cerveau. L’état des animaux décapités en fournit des preuves frappantes. Sans recourir à ces cas extrêmes, on sait que les réflexes sont bien plus intenses pendant le sommeil qu’à l’état de veille. Pour expliquer ce fait, quelques auteurs ont admis dans le cerveau des centres d’arrêt. Setschenow les plaçait dans les couches optiques et la région des tubercules quadrijumeaux. Il s’appuyait sur ce fait qu’en excitant, par des moyens chimiques ou autres, les parties précitées, il produisait une dépression des réflexes. — Goltz place ces centres d’arrêt dans le cerveau proprement dit.

Ces hypothèses et d’autres analogues[1] ont été fort critiquées, et beaucoup de physiologistes admettent simplement que, à l’état normal, les excitations se répartissent à la fois dans le cerveau par une voie ascendante et dans la moelle par une voie transverse ; que, au contraire, dans

  1. Pour l’historique complet de la question, on peut consulter Eckhard, Physiologie des Rückenmarks dans la Physiologie de Hermann, 2e volume, 2e partie, p. 33 et suiv. On y trouvera les expériences et interprétations de Setschenow, Goltz, Schiff, Herzen, Cyon, etc., etc.