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un fiat auquel les muscles obéissent on ne sait comment. Dans cette hypothèse, il importe peu que le fiat commande un mouvement ou un arrêt. Mais si l’on admet, avec tous les physiologistes contemporains, que le réflexe est le type et la base de toute action, et si, par conséquent, il n’y a pas lieu de chercher pourquoi un état de conscience se transforme en mouvement, — puisque c’est la loi — il faut expliquer pourquoi il ne se transforme pas. Malheureusement, la physiologie est pleine d’obscurités et d’indécisions sur ce point.

Le cas le plus simple du phénomène d’arrêt ou d’inhibition consiste dans la suspension des mouvements du cœur par l’excitation du pneumo-gastrique. On sait que le cœur (indépendamment des ganglions intra-cardiaques) est innervé par des filets venant du grand sympathique, qui accélèrent ses battements, et par des filets du nerf vague. La section de ce dernier augmente les mouvements ; l’excitation du bout central au contraire les suspend plus ou moins longtemps. Il est donc un nerf d’arrêt, et l’inhibition est généralement considérée comme le résultat d’une interférence. L’activité réflexe des centres cardiaques est ralentie ou suspendue par les excitations venant du bulbe. En d’autres termes, l’action motrice du pneumo-gastrique se dépense dans les centres car-