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Il y a, malheureusement, des divergences d’interprétation sur la nature réelle des centres cérébraux d’où part l’incitation. Pour Ferrier et beaucoup d’autres, ce sont des centres moteurs, au sens strict, c’est-à-dire qu’en eux et par eux le mouvement commence. Schiff, Hitzig et Nothnagel, Charlton Bastian, Munk ont donné d’autres interprétations qui ne sont ni également probables ni également claires. Elles se réduisent pourtant, en gros, à considérer ces centres comme étant plutôt de « nature sensitive », le rôle moteur proprement dit restant dévolu au corps strié. « Les fibres nerveuses qui descendent de l’écorce corticale au corps strié, chez les animaux supérieurs et chez l’homme, seraient par leur nature strictement comparables aux fibres unissant la cellule « sensitive » et la cellule « motrice » dans un mécanisme ordinaire d’action réflexe[1]. » En d’autres termes, il existerait dans l’écorce cérébrale « des régions circonscrites dont l’excitation expérimentale produit dans le côté opposé du corps des mouvements déterminés, localisés. Ces points semblent bien plutôt devoir être considérés comme des centres d’association volontaire que comme des centres moteurs proprement dits. Ils seraient le siège d’incitations aux mouve-

  1. Charlton Bastian, Le cerveau organe de la pensée, tome II, p. 198.