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matière vivante et qu’on nomme l’irritabilité, c’est-à-dire la réaction contre les forces extérieures. L’irritabilité — forme physiologique de loi d’inertie — est en quelque sorte un état d’indifférenciation primordiale d’où sortiront, par une différenciation ultérieure, la sensibilité proprement dite et la motilité, ces deux grandes bases de la vie psychique.

Rappelons que la motilité (qui seule nous intéresse ici) se manifeste, même dans le règne végétal, sous des formes diverses : par les mouvements de certaines spores, de la sensitive, de la dionée et beaucoup d’autres plantes auxquels Darwin a consacré un ouvrage très connu. — La masse protoplasmatique, d’apparence homogène, qui compose à elle seule certains êtres rudimentaires, est douée de motilité. L’amibe, le globule blanc du sang, à l’aide des expansions qu’ils émettent, cheminent peu à peu. Ces faits, qu’on trouvera décrits avec abondance dans les ouvrages spéciaux, nous montrent que la motilité apparaît bien avant les muscles et le système nerveux, si rudimentaires qu’ils soient.

Nous n’avons pas à suivre l’évolution de ces deux appareils de perfectionnement à travers la série animale. Notons seulement que les travaux sur la localisation des centres moteurs, si importants pour le mécanisme de la volonté, ont conduit quelques savants à étudier l’état de