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Ici, nous n’avons rien de pareil à tenter. L’expérience interne et externe est notre seul objet ; ses limites sont nos limites. Nous prenons les volitions à titre de faits, avec leurs causes immédiates, c’est-à-dire les motifs qui les produisent, sans rechercher si ces causes supposent des causes à l’infini ou s’il y a quelque spontanéité qui s’y ajoute. La question se trouve ainsi posée sous une forme également acceptable pour les déterministes et leurs adversaires, conciliable avec l’une et l’autre hypothèse. Nous espérons d’ailleurs conduire nos recherches de telle manière que l’absence de toute solution sur ce point ne sera pas même une seule fois remarquée.

J’essayerai de montrer au terme de cette étude que, dans tout acte volontaire, il y a deux éléments bien distincts : l’état de conscience, le « Je veux, » qui constate une situation, mais qui n’a par lui-même aucune efficacité ; et un mécanisme psychophysiologique très complexe, en qui seul réside le pouvoir d’agir ou d’empêcher. Comme cette conclusion générale ne peut être que le résultat de conclusions partielles fournies par la pathologie, j’écarterai provisoirement dans cette introduction toute vue systématique ; je me bornerai à étudier la volonté dans son double mécanisme d’impulsion et d’arrêt, et dans sa source, — le caractère individuel, —