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amis disent qu’ils ne le reconnaissent plus[1]. »

Ce cas est très net. On y voit la volonté s’affaiblir dans la mesure où l’activité inférieure se renforce. C’est de plus une expérience, puisqu’il s’agit d’un changement brusque, produit par un accident, dans des circonstances bien déterminées.

Il est fâcheux que nous n’ayons pas beaucoup d’observations de ce genre, car un grand pas serait fait dans notre interprétation des maladies de la volonté. Malheureusement, les travaux poursuivis avec tant d’ardeur sur les localisations cérébrales se sont surtout attachés aux régions motrices et sensitives, qui, on le sait, laissent en dehors la plus grande partie de la région frontale. Il faudrait aussi un examen critique des faits contraires, des cas où aucun affaiblissement de la volonté ne paraît s’être produit. Ce travail fait, la thèse de Ferrier — que dans les lobes frontaux existent des centres d’arrêt pour les opérations intellectuelles — prendrait plus de consistance et fournirait une base solide à la détermination des causes. En l’état, on ne pourrait sortir du domaine des conjectures.

  1. Pour ces faits et d’autres, voir Ferrier, De la localisation des maladies cérébrales, trad. de Varigny, p. 43-56, et C. de Boyer, Études cliniques sur les lésions corticales des hémisphères cérébraux (1879), p. 48, 55, 56, 71. Dans la moitié des cas (sur 23)