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science est, à l’état normal, extrêmement faible[1].

Finalement, quand un état affectif a disparu de la conscience que reste-t-il de lui : sous forme statique, c’est-à-dire comme possibilité de reviviscence ; et sous forme dynamique, c’est-à-dire comme travaillant dans l’ombre ?

En négligeant les éléments intellectuels qu’il contient, je crois qu’on peut répondre : Il reste des tendances isolées ou associées à d’autres — des possibilités de manifestations motrices déterminées. Mais il semble que ce qui subsiste de notre vie affective dans les ténèbres de l’inconscient, consiste surtout en influences vagues ou générales qui créent des dispositions au relèvement ou à l’abaissement de notre ton vital.

II

Au terme de cette rapide incursion à travers les sentiments, nécessaire pour la justification

  1. On s’est demandé (Voir Angell, Psychology, p. 258) si les sensations organiques sont affectives ou cognitives. À mon avis, on peut répondre : elles sont l’un et l’autre : affectives par leur caractère plaisant ou pénible, excitantes ou déprimantes ; cognitives parce qu’elles sont presque toujours accompagnées d’un état de connaissance, si vague qu’elles soient.