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I

Il faut maintenant tirer de ce qui précède la conclusion utile pour notre hypothèse sur le substratum moteur de la vie inconsciente. Des états affectifs de toutes espèces, reste-t-il une portion permanente, analogue à ce que nous avons appelé le « squelette » des états intellectuels ?

Pour répondre complètement à cette question, il est nécessaire de la scinder.

1oPour les émotions primaires (colère, peur, attrait sexuel, etc.), la réponse est claire. Au fond, elles sont des instincts ; elles sont innées, organisées, fixées dans l’individu, elles font partie de sa constitution. Lorsqu’elles sont en état d’inactivité, par conséquent hors de la conscience, elles restent des agrégats des dispositions motrices — impulsions ou inhibitions — adaptées à un but unique, qui est leur marque spécifique, leur proprium quid. Elles sont une permanence potentielle.

2oLes émotions de formation secondaire, acquises, plus complexes parce qu’elles sont