Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quantitative de ces trois éléments, il serait chimérique d’y aspirer. Pourtant il semble qu’il est surtout affectif et moteur. Finalement, si l’on descend jusqu’aux sources dernières de l’intérêt, on les trouve dans les instincts, tendances, dispositions qui constituent la nature active de l’homme, réagissant aux excitations qui leur sont spécifiquement adaptées.

L’état appelé d’intérêt n’est donc qu’un effet et l’absence d’intérêt résulte d’un affaiblissement général ou partiel des tendances motrices : d’où la répugnance à l’effort. Faute d’énergie suffisante les tendances restent impuissantes ou avortent, produisant l’inertie, l’atonie, l’apathie, formules diverses pour marquer les aspects divers d’un même état, — général dans la paresse franche, dans la faiblesse sénile, chez les asthéniques ; — partiel, limité à une seule tendance, si l’organisation ne fléchit que sur un point. La fuite de l’effort est la conscience de cette débilité organique.

Sous une autre forme, Baldwin me paraît soutenir la même opinion : « Les premières formes de l’intérêt, dit-il, correspondent pour une grande part aux besoins organiques, les premières déter-