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vité diminue par manque de force ; dans l’autre cas, parce qu’en raison des conséquences prévues, on répugne à la provoquer.

3oUne cause primaire — la plus importante peut-être des causes psychologiques — c’est l’absence d’intérêt. Ce mot emprunté à la psychologie populaire est vague et demande à être précisé. L’intérêt est un état complexe qui exige une analyse.

Il implique l’attention, mais n’est pas tout entier dans l’attention. Il y a beaucoup de cas où l’on est attentif, sans être intéressé. Il en est ainsi toutes les fois que l’attention, au lieu de se produire spontanément, est forcée, obligatoire ; (celle du comptable qui aligne ses chiffres, de l’horloger qui étudie une montre, etc.).

Outre l’attention, l’intérêt exige un coefficient affectif qui n’est pas toujours agréable (quoique l’opinion commune semble l’admettre), mais souvent pénible. Une personne, un objet, un récit, une nouvelle peuvent nous captiver par le plaisir : un obstacle imprévu, les agissements d’un rival, le malheur d’autrui, nous intéressent désagréablement. Toutefois, l’élément sentimental inclus dans l’état d’intérêt, doit être d’une intensité