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tionné à la décharge comme une pile ordinaire, il serait régénéré par un courant nerveux qui constitue la charge. Le corps humain, supposé parfait, serait capable de fournir sous un minimum de poids et de volume la plus grande quantité de force motrice. » L’homme réel en est loin ; chez lui, il y a des fuites et des pertes. L’énergie pénètre dans son organisme sous deux formes : l’une intérieure (les aliments) ; l’autre extérieure (les excitations sensorielles) ; mais son organisme ne transforme pas cette quantité d’énergie reçue en une quantité égale d’énergie libérée. On sait qu’à l’état normal, les énergies efficientes circulent dans le sang, sont mises en réserve dans les tissus, et constituent la plus grande part des énergies organiques. Elles sont le produit d’un mécanisme physiologique que nous n’avons pas à étudier. Les processus physico-chimiques entretiennent cet état de tension, de contraction automatique qu’on appelle le tonus musculaire, qui est d’ailleurs sous la dépendance des centres nerveux moteurs de tous les degrés : médullaires, basilaires (cervelet, noyau rouge), corticaux. Tout ce mécanisme agit suivant la constitution innée ou acquise de l’individu ; il vaut ce qu’elle