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BRAMANTE

même moment, construit à Tivoli la villa d’Este, villa capitale dans l’évolution de l’architecture, en raison de la disposition de ses jardins et de ses eaux. Tout ce qui avait été fait jusqu’alors, même les villas des Médicis à Florence, semble petit à côté de cette œuvre nouvelle. Surtout, c’est la première fois que les eaux prennent une place aussi importante, et cela tient au site dans lequel sont placés les jardins qui s’étagent sur les pentes de la colline de Tivoli dont les eaux abondantes permirent de disposer partout des bassins, des jets d’eaux, surtout des cascades, et de créer un ensemble qui, nulle part ailleurs, n’a pu être imité.

Si, pendant cet âge, la papauté s’intéresse peu à la construction des églises, il en est cependant une qu’elle ne saurait négliger, ce Saint-Pierre auquel de si grandes sommes ont déjà été consacrées. Antonio da San Gallo le Jeune, qui avait été l’élève de Bramante, va reprendre l’œuvre dès la mort de Peruzzi, qui avait succédé à Raphaël. Nul n’a fait pour cette église des projets plus nombreux et plus différents, adoptant d’abord, comme l’avait fait Raphaël, la croix latine. Mais rencontrant alors de graves difficultés dans la répétition, le long des nefs, des gigantesques piliers portant la coupole, il en arrive, dans son projet définitif, à une sorte de moyen terme, où l’église est en croix grecque, mais s’allonge en avant par un grand portique qui la relie à un bâtiment isolé, la loge de la Bénédiction, qui sert de façade à toute l’église.