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BRAMANTE

Consolazione de Todi, petite église composée d’une coupole s’élevant sur une croix grecque, et qui est si charmante par la finesse de ses lignes architecturales qu’elle a pu être attribuée à Bramante lui-même (Pl. 8).

Un peu plus tard, et sur un plan analogue, en 1518, Antonio da San Gallo le Vieux construit à Montepulciano la Madone de San Biagio, très intéressante par les clochers accompagnant la façade et surtout par l’architecture intérieure, où les ordres grecs prédominent d’une façon exclusive. Là San Gallo a réalisé, par un admirable emploi du dorique, une impression de force robuste inconnue à l’école de Bramante et de Raphaël, et que seuls Michel-Ange et Antonio da San Gallo le Jeune sauront retrouver (Pl. 8).

L’art de l’école romaine étend très rapidement son influence sur toute l’Italie, et nous trouvons notamment à Pesaro, à Gênes, à Mantoue, les chefs-d’œuvre de quelques-uns des meilleurs élèves de Raphaël, Girolamo Genga, Pierino del Vaga, Jules Romain.

Girolamo Genga, appelé par le duc d’Urbino, François-Marie della Rovere, neveu de Jules II, construit près de Pesaro la villa de Monte Imperiale ; c’est une construction toute spéciale, solennelle comme le palais d’une ville, et charmante comme une maison de campagne. Placés au milieu de vastes jardins, dans un terrain accidenté, les bâtiments s’étagent parmi les verdures et les eaux, et la décoration intérieure, à laquelle travaillèrent de nombreux artistes (Pl. 9), rivalise avec tout ce qu’il y a de plus beau à