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BRAMANTE

Ce n’est pas un des moindres attraits de l’architecture italienne que cette simplicité de moyens. Si on la compare à notre architecture française de la Renaissance, avec son étonnante complication, avec ses tourelles et ses clochetons, ses escaliers saillants et ses avant-corps, on peut être conduit à la trouver un peu pauvre, mais on ne peut néanmoins s’empêcher d’admirer les effets qu’elle obtient uniquement par des jeux de lignes, et par de subtiles recherches de proportion et d’harmonie.

Le palais Massimo est non moins digne d’éloges. Peruzzi avait à lutter contre de grandes difficultés provenant de la position et de l’irrégularité du terrain. Par sa façade infléchie en courbe, avec son beau péristyle à colonnes, par l’habile disposition des cours et des portiques, par l’ornementation des murs au moyen de bas-reliefs et de décors polychromes, il a réalisé une des œuvres les plus précieuses de cet âge. Le classicisme romain n’a encore rien détruit de l’originalité inventive de la Renaissance.

Antonio da San Gallo le Jeune, qui dans la suite du siècle va tenir une place de premier rang, doit être cité ici, au moment où il débute à l’école de Bramante. Sa petite église de Notre-Dame de Lorette à Rome (1506), qui se compose d’une coupole octogonale s’élevant sur un plan carré, est du plus grand intérêt par la finesse de son décor intérieur et la richesse discrète de ses dorures. Elle est aux églises ce que la Farnésine et le palais Massimo sont aux palais.

Cola da Caprarola fait au même moment (1508) la