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BRAMANTE.

tout entière par une grande salle s’ouvrant d’un côté sur des jardins en terrasses, ornés d’arcades, de balustres et de statues, et de l’autre sur une cour entourée de portiques. L’influence de Bramante est visible dans l’architecture de cette salle, qui est couverte en son centre par une coupole basse rappelant celle qu’il avait employée au chœur de Sainte-Marie du Peuple, et dont les grandes absides demi-circulaires ornées de niches sont aussi un souvenir d’une de ses formes préférées.

Une œuvre de Raphaël, qui n’existe plus, le palais de l’Aquila, occupe une place notable dans l’évolution de l’architecture : après les grandioses façades florentines et romaines du xve siècle, c’est un art nouveau qui rend les murs moins sévères et donne aux façades un charme que jusqu’alors on ne trouvait guère que dans les intérieurs, et c’est la grande importance du décor s’associant aux lignes architecturales.

À côté de ce palais, où le décor tient la première place, deux autres types apparaissent : l’un, où dominent les formes constructives, avec, au-dessus d’un soubassement rustique, des colonnes accouplées séparant les fenêtres (palais Caffarelli à Rome) : l’autre, plus simple, qui tire tous ses effets de la disposition des fenêtres et du judicieux rapport des pleins et des vides (palais Pandolfini à Florence).

Dans ces palais de Raphaël commencent à apparaître les fenêtres surmontées de frontons portés par des pilastres ou des colonnes, suivant la forme dite « à tabernacle ». C’était alors une nouveauté, et, bien que la première fenêtre à