l’expression la plus complète de cette force qu’il avait su si parfaitement incarner dans le Moïse et dans la Sixtine, et qui caractérise toutes ses œuvres d’architecture, notamment le vestibule de la Laurentienne et les palais du Capitole. C’est la même manière de masquer les murs derrière les formes architecturales, grâce à la force et à la variété des ouvertures, et à la multiplicité des grands pilastres montant d’un jet de la base au sommet. L’attique, si critiqué d’habitude, semble au contraire une forme d’une admirable audace, qui apporte la force indispensable pour couronner les murs de ce gigantesque édifice. Une comparaison avec le projet, d’ailleurs très beau, de San Gallo fera mieux saisir la grandeur de l’œuvre de Michel-Ange.
Dans leur ensemble, ces murs sont une des conceptions les plus impressionnantes de l’architecture : ils forment le plus merveilleux piédestal qu’on puisse imaginer pour supporter la coupole. Pour comprendre le Saint-Pierre de Michel-Ange, ce n’est pas devant la façade qu’il faut se placer, c’est en arrière de l’église, un peu haut si possible, et, de là, tout ce qu’on voit appartient à ce maître.
Lorsque Michel-Ange mourut, la coupole ne s’élevait que jusqu’au sommet du tambour ; ce fut un de ses élèves, Giacomo della Porta, qui l’acheva. Sans avoir un génie égal à celui de Michel-Ange, il sut néanmoins continuer l’œuvre de son maître, sans l’amoindrir, et même en y mettant une beauté nouvelle. Si nous nous en rapportons à une peinture du Vatican, nous savons que la coupole de