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BRAMANTE

quant entre elles, remplissent, dans une certaine mesure, le rôle des bas-côtés dans les églises du moyen âge. L’abside et le transept sont peu profonds, et l’autel se dresse au fond même de l’abside, afin que nulle partie de l’église ne soit inutilisée. De même que l’autel, la chaire, placée à la croisée du transept, est vue de toutes parts.

Quant au décor, tout ce qui est inutile, tout ce qui est en dehors du programme religieux, tous ces ornements imités de l’antiquité et adoptés en vue d’une exclusive recherche d’agrément, tout cela perd son importance. Le programme essentiel, ce sera de mettre devant les yeux des fidèles des images religieuses, des sculptures ou des tableaux sur les autels, mais surtout de grandes fresques sur les murs du transept, de l’abside, et sur les voûtes.

Au début d’ailleurs, tant qu’il s’est agi d’aller au plus pressé, on a dû multiplier la construction des églises en économisant sur le décor. Les constructions de la deuxième moitié du xvie siècle sont peu ornées ; c’est plus tard, au xviie siècle, que l’on concevra un programme plus riche et que l’on reprendra sur des idées nouvelles le décor des églises du xvie siècle, en substituant le luxe à la sobriété. C’est ainsi que le Gesù ne reçut la décoration de ses voûtes qu’un siècle après sa construction ; leur richesse contraste avec la simplicité des parties inférieures qui seules sont aujourd’hui telles que Vignole les avait conçues.

L’œuvre de Vignole était la suite des plus anciennes traditions de l’architecture italienne : elle était conforme à son caractère le plus notable, celui de la recherche