Page:Rey - Les mathématiques en Grèce au milieu du Vème siècle, 1935.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

renouveler à cause des crues du Nil qui font disparaître les bornes des propriétés.

c) « Il ne faut pas s’étonner qu’un besoin pratique ait occasionné l’invention de cette science ou des autres, puisque tout ce qui est soumis à la génération procède de l’imparfait au parfait ; il y a donc progrès naturel de la sensation au raisonnement de celui-ci à l’intelligence pure. De même donc que la connaissance exacte des nombres a commencé chez les Phéniciens à la suite du trafic et des transactions auxquelles ils se livraient, la géométrie a été inventée par les Égyptiens pour la raison que j’ai dite.

d) « Thalès le premier, ayant été en Égypte, en rapporta cette théorie dans l’Hellade ; lui-même fit plusieurs découvertes et mit ses successeurs sur la voie de plusieurs autres, par ses tentatives d’un caractère tantôt plus général, tantôt plus restreint au concret.

e) « Après lui Mamercos (Mamertinos ?) frère du poète Stésichore est mentionné comme s’étant enflammé pour la géométrie et Hippias d’Elis rapporte qu’il s’y fit de la réputation.

f) « Après eux, Pythagore transforma cette étude et en fit un enseignement libéral ; car il remonta aux principes supérieurs et rechercha les théorèmes abstraitement et par l’intelligence pure ; c’est à lui que l’on doit la découverte des irrationnelles et la construction des figures du cosmos (les polyédres réguliers).

g) « Après lui Anaxagore de Clazomène s’occupe de diverses questions géométriques, de même qu’Œnopide de Chios, un peu plus jeune qu’Anaxagore ; Platon, dans ses Rivaux, fait mention de tous deux comme de mathématiciens en réputation.

h) « Puis devinrent célèbres en géométrie : Hippocrate de Chios, l’inventeur de la quadrature de la lunule et Théodore de Cyrène. Hippocrate fut le premier qui composa des Eléments.

i) « Après eux vécut Platon qui fit prendre aux mathématiques en général, à la géométrie en particulier, un essor immense, grâce au zèle qu’il déploya pour elles, et dont témoignent assez ses écrits tout remplis de discours mathématiques, et qui, à chaque instant, éveillent l’ardeur pour ces sciences chez ceux qui s’adonnent à la philosophie.

j) « Vers le même temps vivaient Léodamas de Thaxos, Archytas de Tarente et Théétète d’Athènes, qui augmentèrent le nombre