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L’ANALYSE DES DOCTRINES.

métrie synthétique, ce que la mécanique analytique de Lagrange est à la mécanique géométrique de Descartes et de Newton. — 3. Les grandes lignes de la physique conceptuelle et énergétique. — La nature des principes : ils sont des résidus d’expériences très nombreuses, et plus ou moins conscientes, ce qui explique leur objectivité et leur fécondité. — 4. Le travail de l’esprit sur les donnée» de l’expérience : l’économie de la pensée. — 5. Sens exact de cette formule : la pensée sadaple à l’expérience. — 6. L’unité de la systématisation scientifique. — Le développement de la science n’est contingent qu’en apparence ; une forme déterminée de science n’impose universellement, l’évolution est au fond unilinéaire. — 7. La systématisation reste profondément imprégnée d’empirisme. — 8. L’analyse des sensations. La sensation est déjà abstraction : la science n’est que la continuation de ce processus d’abstraction : mais ce processus n’a rien d’arbitraire. Il est un moyen de pénétrer la réalité, et reste en contact constant avec elle. L’abstraction n’est pas une idéologie qui altère la réalité : c’est une analyse des sensations. — 9. Comment il faut entendre la relation causale.


V. — L’énergétique d’Ostwald.

1. Ostwald réalise dans le domaine de la physique les idées de Mach sur la science en accentuant la direction indiquée par Rankine. — 2. L’équivalence des énergies. — 3. Les variations d’énergie constituent toute la réalité de la sensation. — 4. L’énergie est l’invariant universel, le fond commun et réel de toute sensation. — 5. L’objectivité de la physique énergétique d’Ostwald.


VI. — Conclusion.

1. Objectivité de la physique. — 2. Son expérimentalisme. — 3. Adaptation de l’esprit aux choses. — 4. L’esprit de la Renaissance continue à animer l’énergétique. — 5. Le mathématisme de l’énergétique.


I. INTRODUCTION


1. — L’énergétique de Rankine avait été conçue, en somme, comme une réforme de la théorie physique dans un sens moins conjectural. C’était pour supprimer la part de l’arbitraire, du symbole, de l’idée a priori, de l’imagination individuelle qu’il avait été conduit à formuler les principes d’une nouvelle physique théorique.

Loin de trouver une antinomie entre l’énergétique et la mécanique rationnelle, loin de vouloir transformer la mécanique, son ambition est de construire pour toutes les parties de la physique une théorie identique, dans sa forme, à celle sous laquelle la mécanique est traditionnellement exposée. La mécanique rationnelle, voilà donc le modèle qu’il se propose. Il veut, comme le mécanisme se l’était