à constater rexpérieiice. On en arrive à ne plus distinguer, tant rhypothèse esl entrée dans nos mœurs scientifiques, entre ce qui est hypothèse et ce qui est expérience. Le public, puis les savants, ont fini par leur donner même autorité[1].
Il en est résulté alors qu’on a négligé, à peu près sans s’en apercevoir, les faits qui ne s’accordaient pas avec ces hypothèses. On les a considérés comme douteux, sans importance, inexpliqués, ou irréels, alors qu’on considérait comme certains, primordiaux et réels les principes hypothétiques, Mieux appréciés, ces faits auraient pu fournir ia base d’hypothèses plus complètes, et même de théories certaines, c’est-à-dire vraiment fondées sur l’expérience. Les hypothèses de l’indestructibilité du calorique et des fluides électriques qui conduisirent à mettre en doute ou à négliger les faits aujourd’hui fondamentaux dans l’étude scientifique de la chaleur ou de l’électricité, sont de bons exemples de cette inversion de l’esprit scientifique[2].
1. — Une science doit donc renoncer à la forme hypothétique, et prendre la forme simplement abstractive dès que cela devient possible. La physique se trouve précisément placée dans cette dernière condition : une extension de la méthode abstractive est susceptible de coordonner les phénomènes physiques en un système, de fonder la physique théorique[3].
On distinguera les propriétés possédées en commun par plusieurs groupes de phénomènes physiques, sans se préoccuper de les réduire aux éléments définis en mécanique ; on les distinguera d’après l’expérience ; et à l’aide de ces propriétés tirées de l’expérience, on formera des classes plus extensives jusqu’aux classes les plus générales qui puissent embrasser toutes les autres.
On connotera chacune d’elles par un terme convenable.
