et les trouver dans le principe de la conservation de l’énergie et le principe de Carnot-Clausius, bases de la thermodynamique. La notion d’énergie devenait ainsi la substructure de la physique nouvelle. C’est pourquoi la physique conceptuelle peut encore le plus souvent être appelée physique énergétique. On emploiera dans ce travail ces deux expressions ; la première est cependant plus générale, et mieux appropriée à une étude méthodologique, à une étude de l’esprit de la science, car la seconde se relie plus directement au contenu, à l’organisation matérielle de la physique, et certains partisans théoriques de la méthode conceptuelle, comme Mach, seraient mal désignés par la dénomimation d’énergétistes, bien que leurs idées méthodologiques se relient à celles des physiciens énèrgétistes.
3. — Ce serait une erreur de croire que les idées réformatrices ont conquis d’emblée l’adhésion des physiciens. Ce serait même une erreur de croire qu’elles ont triomphé, actuellement, et qu’elles ont rallié la majorité des physiciens. Tout en modifiant la conception traditionnelle de la physique, en lui imprimant une allure générale nouvelle, la très grande majorité des physiciens n’a pas rompu aussi complètement avec la tradition. Et l’histoire des sciences doit constater qu’actuellement encore, l’école conceptuelle et énergétique est une petite minorité. Il semble même qu’il y ait une réaction contre elle[1], et qu’on considère que ses innovations sont loin d’être toutes heureuses.
- ↑ La physique électronique qui doit être rangée parmi les théories
d’esprit général inécaniste tend à imposer actuellement sa systématisation
à la physique. Elle est d’esprit mécaniste, bien que les
principes fondamentaux de la physique ne soient plus fournis par
la mécanique, mais par les données expérimentales de la théorie
de l’électricité, parce que : 1o Elle emploie des éléments figurés,
matériels, pour représenter les propriétés physiques et leurs lois ;
elle s’exprime en termes de perception.
2o Si elle ne considère pins les phénomènes physiques comme des cas particuliers des phénomènes mécaniques, elle considère les phénomènes mécaniques comme un cas particulier des phénomènes physiques. Les lois de la mécanique sont donc toujours en continuité directe avec les lois de la physique ; et les notions de la mécanique restent du même ordre que les notions physico-chimiques. Dans le mécanisme traditionnel, c’étaient les mouvements calqués
