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CHAPITRE II
Les faits qui incitèrent à critiquer et à réformer
le mécanisme traditionnel.
1. La fondation de la thermodynamique expérimentale. — a) Le principe de la conservation de l’énergie ; b) Le principe de Carnot-Clausius. — 2. Modifications entraînées par ces principes dans la théorie physique. — a) Au point de vue de la forme ; b) Au point de vue du contenu. — 3. Comment ces modifications sont acceptées par les physiciens. La résistance au mouvement réformiste. Classification rapide des diverses attitudes adoptées par la physique contemporaine.


1. — C’est au moment où la physique paraissait avoir atteint sa stabilité définitive, que des découvertes nouvelles vinrent déplacer son centre de gravité, en paraissant à la fois se relier fort mal à la mécanique classique, et permettre une position nouvelle dans laquelle l’équilibre serait mieux assuré. Ces découvertes nouvelles furent la loi d’équivalence de la chaleur et du travail formulée à la suite des expériences de Joule et de Mayer, en 1847, et la loi de Carnot (1824), précisée dans toute son importance et sa généralité par Clausius.

a) La loi de l’équivalence de la chaleur et du travail eût semblé au premier abord apporter un argument de plus à la théorie mécanique de la chaleur, puisque sous la formule d’équivalence qu’elle établissait entre les quantités de travail mécanique et les quantités de chaleur, elle permettait de conclure une identité entre le mouvement et la chaleur : la chaleur ne devait avoir d’autre facteur qu’un mouvement, continuation logique du mouvement qui l’avait provoquée, mais non visible à notre sens grossier de la vue, alors que le premier Tétait. La plupart des physiciens ont, en