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LE MÉCANISME TRADITIONNEL.

de corpuscules très petits, agités en tous sens : ces corpuscules, frappant le piston à coups redoublés, l’empêcheront de descendre ; si l’on augmente le poids qui charge le piston, celui-ci s’abaissera jusqu’à ce que les petits corps, resserrés dans un espace moindre, le puissent soutenir par leurs chocs devenus plus fréquents. Nous avons sous les yeux un mécanisme qui simule les caractères les plus obvies d’un fluide élastique ; ne serait-il point capable d’en expliquer plus exactement les propriétés ?

« Supposons que les particules gazeuses soient des sphères parfaitement élastiques, se mouvant toutes avec la même vitesse ; imaginons, en outre, qu’elles soient si petites que le volume réellement occupé par ces particules soit négligeable par rapport au volume dans lequel elles se meuvent, du moins lorsque l’air se trouve dans les conditions atmosphériques habituelles ; admettons, enfin, qu’en deux circonstances où cet air est également chaud, ces particules se meuvent également vite. Nous trouvons sans peine qu’en diverses masses d’air également chaudes, la pression est proportionnelle à la densité conformément aux observations de Boyle, de Townley, de Mariotte. Cette loi, cependant, cesserait sans doute d’être exacte pour l’air très condensé, car le volume occupé par les molécules y deviendrait comparable au volume apparent de la masse gazeuse.

« Si l’on porte une masse de gaz d’un degré déterminé de chaleur à un autre degré également déterminé, la vitesse du mouvement moléculaire passe d’une valeur à une autre ; à densité égale, l’accroissement de la pression est proportionnel à l’accroissement du carré de la vitesse ; on retrouve ainsi cette proposition, qu’Amontons avait obtenue expérimentalement dès 1702 : En diverses masses d’air, de densités différentes mais également chaudes, les élasticités sont entre elles comme les densités. Les accroissements d’élasticité dus à un accroissement déterminé de chaleur sont proportionnels aux densités.

« Connaissant des valeurs proportionnelles aux élasticités manifestées en diverses circonstances par la même masse d’air enfermée dans un même espace, il nous est facile de