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LE MÉCANISME TRADITIONNEL.

que, dans la statique ainsi traitée, on trouve une suite de cas en quelque sorte intermédiaires entre les solides et les fluides, lorsqu’on considère les questions relatives aux corps solides susceptibles de changer de forme jusqu’à un certain degré d’après les lois déterminées, c’est-à-dire quand on tient compte de la flexibilité et de l’élasticité, ce qui établit, sous le rapport analytique, une filiation naturelle qui fait passer par une succession de recherches presque insensible, des systèmes dont la forme est rigoureusement invariable à ceux où elle est au contraire éminemment variable[1]. »

De cette statique et de cette dynamique unilinéaires bien homogènes et sans lacunes, on déduit facilement le principe de la conservation du mouvement du centre de gravité. Les équations générales relatives au mouvement de translation coïncident avec celles qu’aurait fournies le mouvement isolé du centre de gravité, si on lui applique la masse totale du système et toutes les forces qui agissent sur ce système et si le système ne présente aucun point fixe : c’est la théorie des forces centrales qui simplifient si remarquablement toute la dynamique. Le théorème de la conservation des forces vives devient enfin un corollaire naturel de la formule générale de la dynamique.

Avec les seules formules de cette mécanique considérée, soit à un point de vue purement newtonien, soit à un point de vue atomistique, car les équations restent les mêmes, le mécanisme traditionnel a construit un système de l’univers matériel qui rend compte de toutes les lois physico-chimiques.

Il définit d’abord la constitution de la matière.

La matière nous apparaît sous trois états : solide, liquide et gazeux. Le plus simple de ces états pour l’observation et l’expérimentation, celui dont les lois sont connues le plus exactement, et le plus complètement, parce qu’elles sont relativement peu nombreuses, est l’état gazeux. C’est donc en partant de cet état que l’on essaiera de déterminer la


    nelle tout entière peut être regardée comme implicitement renfermée. » (Comte, Id., p. 495.)

  1. Id., p. 527.

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