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CHAPITRE II
Critique des sciences physiques
1. Le positivisme modifié : il peut exprimer l’esprit de la physique contemporaine. — 2. Il a été travesti par la critique agnostique qui se réclame de son nom, bien à tort ; ses Héritiers véritables, au contraire, s’efforcent par une théorie des catégories entendues en un sens nouveau, de fonder l’objectivité de la science, telle que les physiciens contemporains la conçoivent pour la physique. — 3. Comment on peut entrevoir l’établissement de cette objectivité : il faut d’abord concevoir la relation comme le donné objectif et nécessaire, le seul donné irréductible. — 4. Il faut ensuite expliquer comment se posent et se développent ces relations. Elles résultent d’une évolution nécessaire de notre être. — 5. La vérité dans sa signification évolutionniste. — 6. Une position nouvelle de la philosophie de la connaissance.


1. — Dans la période que traverse actuellement la physique, on ne voit pas encore de système synthétisant toutes les aspirations de la science de l’époque, comme l’ont été le cartésianisme et le kantisme. D’ailleurs, ces derniers systèmes n’ont apparu dans toute leur puissance, dans toute leur force de synthèse, qu’avec un recul historique sensible. Le philosophe n’est point prophète en son temps. Et il faut ajouter que peut-être avec la complexité croissante de la science, la systématisation deviendra de plus en plus hasardeuse. Mais ce que l’historien peut d’ores et déjà dégager, c’est tout un ensemble de vues philosophiques assez concordantes qui correspondent à peu près à l’attitude nouvelle de la science. Elles en expriment l’esprit philosophique. Et l’opinion générale ne s’y est pas trompée ; elle