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CHAPITRE VII
L’accord des théories physico-chimiques.

1. L’argument sceptique de la diversité des opinions, et son rôle dans la critique philosophique contemporaine ae la science physique. — 2. Cet argument ne correspond pas à la réalité des choses ; a) ni dans la physique d’autrefois ; b) ni dans celle d’aujourd’hui. — 3. Conclusion : L’unité du développement de la science physique. — 4. Les divergences tiennent à ce que la physique n’est pas encore très éloignée de la période des débuts. — 5. Unanimité des physiciens contemporains sur l’unité finale de la physique. — 6. L’identité du contenu de la physique même théorique, sous les divergences de forme. — 7. À quoi se réduit d’ailleurs le fond des divergences entre les théories physiques. — 8. La dualité actuelle des théories physiques concourt elle-même à l’unité finale de la science physique. — 9. « L’art c’est moi, la science c’est nous ». — 10. L’anthropomorphisme de la science : son sens véritable. — 11. Conclusions générales.


1. — Les arguments de la critique sceptique de la physique contemporaine reviennent tous, au fond, au fameux argument de tous les scepticismes : la diversité des opinions. Mais les divergences entre les physiciens contemporains n’existent que dans la physique théorique, dans l’hypothèse systématisatrice. Elles ne peuvent, par conséquent, rien prouver contre l’objectivité de la physique ; tout le monde conçoit qu’un même contenu réel puisse être organisé de manière différente et que les hypothèses, les anticipations de l’expérience, puissent être multiples.

Mais, bien que les divergences théoriques ne puissent atteindre la valeur de la science physique, on peut encore prétendre sans paradoxe qu’elles sont beaucoup plus appa-