CHAPITRE VI
Valeur de savoir des sciences physico-chimiques.
1. Des deux points de vue auxquels on peut se placer pour estimer la valeur d’une science : théorique et pratique. — 2. Comment on s’est servi de la valeur pratique de la science pour critiquer sa valeur théorique ou valeur de savoir. — 3. Les physiciens, eux, n’ont au contraire jamais tenu qu’à la valeur théorique de leur science. — Vérification de cette assertion pour les physiciens contemporains ; a) Duhem ; b) Mach ; c) Poincaré ; d) Le Mécanisme. — 5. Les physiciens contemporains s’accordent même à dire que la science physique est la seule connaissance possible de la nature matérielle, quelle que soit sa relativité. — La valeur pratique de la science ne peut que dériver de sa valeur théorétique et par suite la prouver.
1. — De tout ce qui précède, il résulte que les sciences
physico-chimiques ont une réelle valeur de savoir. Par
valeur de savoir ou valeur théorique, j’entends leur valeur
par rapport à une connaissance sans cesse plus étendue
et plus profonde de la nature et j’exclus leur valeur par
rapport à l’utilisation pratique des forces naturelles.
On peut se placer, en effet, à deux points de vue
pour juger de la valeur d’une science, le point de vue
théorique purement scientifique, et le point de vue pratique,
technique, le point de vue du savoir et le point de
vue de l’utilité.
Il est incontestable que tout ensemble de connaissances
a des conséquences pratiques ; tout savoir est matériellement
utile : c’est une des affirmations les plus nettes et les