de l’expérience, s’il s’agit d’un élément dont l’existence n’est encore qu’hypothétique, est identique à toutes les autres données de l’expérience. Il est un phénomène élémentaire, méthodologiquement analogue à tous les autres phénomènes, plus simple qu’eux, voilà tout. Il est donc une relation. C’est ce qu’a particulièrement mis en lumière Hannequin[1], à propos de l’atome. C’est ce que proclament toutes les conceptions physiques actuelles de l’atome, comme nous l’avons esquissé tout à l’heure. L’atome est relatif : c’est la représentation, la figuration d’une relation expérimentale. Il est facile de voir que l’on concevrait de même aujourd’hui la force, en particulier les forces centrales, dont le rôle a été si considérable dans la physique newtonienne, que l’on conçoit ainsi les tourbillons cartésiens repris par Helmholtz et lord Kelvin.
Si donc le mécanisme conserve des éléments, le mouvement, par exemple, — et ce terme est plus propre qu’aucun autre à éclairer d’une façon concrète le sens de ce terme « élément », — il les définit par des relations ; l’élément n’a d’autre signification que celle que lui confèrent ces relations. Il n’a pas d’autre objectivité. Nous sommes donc partout, avec la physique actuelle, dans le domaine du relatif. La physique ignore la matière au sens métaphysique du mot, et ce que le mécanisme entend par matière, ce n’est pas la substance réelle et ultime, c’est la synthèse des relations les plus générales offertes par l’expérience, c’est une donnée de l’expérience, donc un ensemble de relations.
Poincaré, dans son livre : La valeur de la science, caractérise la période que vient de traverser la physique, et dans laquelle, d’après lui, nous sommes d’ailleurs encore, par cette dénomination : La physique des principes. Des principes, c’est-à-dire nécessairement des relations, car un principe ne peut être autre chose. La physique repose donc bien tout entière sur des relations. Et si ce savant entrevoit une autre période qui commence, et dont la théorie cinétique
- ↑ Essai critique sur l’hypothèse des atomes dans la science contemporaine, (Paris, F. Alcan.)
