nomènes physico-chimiques et suffire à les expliquer tous. On conçoit, par contre, qu’une science fondée sur l’expérience ne peut plus admettre de telles prétentions. Elle ne sait que ce que l’expérience lui a enseigné. L’avenir reste ouvert nécessairement à de nouveaux enseignements. Et comme la science physique est récente, ces enseignements seront sans doute incomparablement plus riches que ceux que nous possédons actuellement. De là le rôle et la place énormes qui doivent être laissés à l’hypothèse. De là encore cette conséquence que la systématisation ne peut être tentée que dans ses lignes très générales et qu’on a abandonné partout toute systématisation trop précise et trop détaillée. De là enfin la possibilité de divergences dans les théories physiques.
Mais l’avenir doit laisser intacts les résultats acquis par l’expérience actuelle, quel que soit le sort des hypothèses théoriques. Ces résultats, et c’est ce qui définit bien la valeur objective de la physique, sont assis solidement sur l’expérience et l’avenir les retrouvera dans tous les développements qu’il donnera aux sciences physico-chimiques.
5o Conséquence de tout ce qui précède, si la science n’est pas achevée (et loin de là qu’il en soit ainsi), elle est, et elle progresse. L’accord le plus complet existe sur ses méthodes et ses procédés de découvertes, sur ce qui forme son contenu, sinon sur la manière choisie pour l’exposer,
a) Les sciences physico-chimiques constituent donc tout ce que nous savons sur les phénomènes physico-chimiques, 6) seules elles ont pu nous faire acquérir ces connaissances et seules elles peuvent les augmenter ! Toute méthode autre que la méthode qu’elles ont suivie, ou bien sera stérile, ou bien nous mènera droit à l’erreur.
6o Enfin, pour lever la restriction que contient le paragraphe 4, touchant la forme choisie pour exposer le contenu de la science, il faut ajouter que, bien que les avis diffèrent sur cette forme d’exposition, la construction des sciences physico-chimiques tend à être une, quelles que soient les écoles auxquelles appartiennent les physiciens. a) On en vient à peu de choses près à un arrangement ana-
