sayer une étude d’un ordre tout à fait différent, bien qu’elle y achemine.
J’entends par logique tout autre chose : un art rationnel fondé sur des études scientifiques, ou analogue à l’art rationnel de la morale, fondé sur une science des mœurs, et tel que l’a défini Lévy-Brühl. Nous cherchons, pour des besoins spéculatifs et pratiques, à savoir. L’instinct de curiosité est la manifestation rudimentaire de cet effort ; sa fin est dans la connaissance aussi fidèle que possible des faits, de tous les faits qui peuvent, d’une façon ou d’une autre, affecter notre conscience, les rapports que ces faits soutiennent étant considérés eux-mêmes comme des faits. Cette fin n’a, dans la conception que je propose, aucun sens transcendant. C’est une constatation de fait indiscutable, je crois ; la logique doit partir de ce fait : l’homme veut connaître, comme la médecine doit partir de cet autre fait : l’homme veut se bien porter.
Les efforts que l’homme fait pour connaître sont plus ou moins heureux : c’est encore un fait ; l’erreur, la probabilité, la vérité sont des termes qui constatent ce fait. On pourrait en dire autant des efforts que l’homme fait pour se bien porter.
On appelle vérité, le résultat heureux, dans le domaine de la connaissance : celui qui nous donne la représentation fidèle, la science exacte des faits que nous cherchons à connaître, comme on appelle santé le résultat heureux dans le domaine médical.
La médecine est l’art rationnel qui se propose de déterminer les règles à suivre dans la recherche de la santé. Pareillement, la logique sera l’art rationnel qui se propose de déterminer les règles à suivre dans la recherche de la vérité.
Ces derniers mots ont besoin d’être précisés. « Recherche de la vérité » peut signifier : invention, découverte scientifique, ou bien, une connaissance étant proposée comme vraie, quels que soient les moyens qui l’aient fait acquérir, l’ensemble des procédés par lesquels on prouvera qu’elle est vraie.
